Quand
Pierre Raconte...
même
en
commançant le triangle par l'Est, on peut faire 400
bornes si
on rentre.
Il y a des matins où tout
va
bien.
La veille, je m’étais couché de bonne heure. Je
savais
que le lendemain serait une bonne journée. J’avais raison.
Donc, arrivée au terrain vers les 9 heures. J’aime bien le
terrain à cette heure là. Le monde m’appartient.
Je sors le SF, LA Libelle et Florian arrive.
Petit conciliabule sur le choix du Pegase : GI freine mieux, aux
vaches
c’est plus sûr. J’ai plus volé récemment sur
FK, et
je n’envisage pas de me vacher.
Donc, va pour FK.
Comme il est très tôt, je prends le temps de mettre
de
l’eau dans les ailes. Quatre bidons de 25 litres, ça nous
fait
quand même pas loin de 100 litres, si on compte les gouttes
inévitablement perdues pendant la manœuvre.
Jean Paul arrive, on fait un peu d’informatique et il est temps de
décoller (12 :30, quand même).
Le roulage est plutôt chahuté : le planeur est lourd
et la
piste Sud bien chaotique, malgré le récent roulage.
Je me largue à 800m QNH. Les premiers varios ne sont pas
terribles, mais ça monte proprement.
Florian a décollé, largué un peut tôt,
il
met du temps à accrocher, mais fini par y arriver.
J’envisageais
un point au Nord, un autre à l’Est et retour par le
piémont. Florian préfère commencer par le
point
à l’Est. Comme je n’ai pas de vrais arguments et que
ça
ne m’importe pas vraiment, va pour l’Est.
Le début du vol est un peu douloureux. Je me retrouve assez
bas
au dessus de Lourdes (800m). Heureusement, la pompe est bonne la
contrôleuse sympa je me tire vite de ce mauvais pas.
Nous avançons vers St Girons, à 5 ou 6 km l’un de
l’autre. La masse d’air est encore molle et j’ai du mal à
faire
monter ma citerne.
Presque 2000 à l’Ouest de St Giron. Un gros trou vers la
ville
de St Girons nous décidera de mettre un cap Nord.
Le ciel est franchement sympa.
Nous évitons Auch par l’Ouest : le ciel à l’air bien
noir
par la bas.
Je suis un peu vexé de voir
Florian s’accrocher comme ça avec sa Libelle. Je suis quand
même chargé comme une bourrique, et il n’y a
guère
que dans les transitions un peu longues à partir de 150
km/h que
la différence se fait sentir.
Mais bon, ça ne durera pas
:
il mettra un pied dans le trou, et je l’abandonnerai
lâchement
entre Auch et Nogaro.
Il est déjà 18 heures. J’entends Florian souffrir
pour
remonter. J’aurais voulu virer CastelJaloux, mais je ferai demi
tour
avant : les pompes faiblissent, le ciel devient moins joli (voile
de
Cirrus par le Nord) et il faudra bien rentrer.
Cap sur Aire, où
Florian
bataille
pour rester en l’air. Je m’applique à rester haut, et
devant
moi, sur la route d’Oloron, il y a de beaux congestus qui ont
quand
même l’air sympa.
En avant, je passe Aire, et même si je descends (850m), je
contacte Pau pour les prévenir de mes intentions.
J’aperçois Florian, plus haut, mais comme je suis sur la
fréquence Pau, je ne sais pas qu’il va faire demi tour vers
Aire.
Le contrôleur insiste, malgré mes suppliques,
à
parler en pieds. Il me demandera de lui signaler si je passe en
dessous
de 2500 pieds. Ce que je ne tarderai pas à faire.
Quand même, j’ai du mal à monter et je vide les
ailes.
Ça fait très plaisir au FK qui repasse au dessus de
1000
m.
Je suis maintenant au Nord de l’hippodrome de Pau, sous le
congestus
que j’avais remarqué avant. La jolie pompe me laissera
à
1300m au km 35, avec de beaux cumulus devant.
En avançant prudemment,
j’ai
pu raccrocher un truc tout mou au dessus de Pau qui m’a
définitivement mis en local d’Oloron.
Résultat : plus de 400 km, mais avec une
météo
pareille, il en manque au moins 150.
Tant pis. Je n’ai pas été bien vite, mais la
journée était belle.
Vivien et Bertrand tourneront le
même circuit, mais à l’envers. Ils avaient sans doute
raison. Dans ce sens, j’aurais quasiment tourné Marmande.
Mais
je ne serais peut être pas rentré. On ne le saura
jamais.
Comme dit Vivien : la vie est belle. C’est tellement vrai ces
jours
là.