Il ne faut
pas croire tout ce que racontent les modèles numériques (2)
(mais
ils donnent une tendance fiable)
samedi 30 juin 2018.
La leçon de
samedi dernier a porté.
Nous allons
nous méfier. Quand je dis nous c'est un pluriel de majesté en
termes d'équipage.
Voici ce que
j'écrivais vendredi soir dans le bulletin issu des
interprétations de tout ce à quoi je peux avoir accès.
Samedi
30 juin, Une dépression peu creuse
située au large du Portugal va se décaler vers le Nord, en
se comblant. Flux de Sud se renforçant demain et
dimanche avant de s’atténuer ensuite. Ce flux marqué en
altitude sera plus fort en allant vers l’Ouest. En basses
couches, vent de Sud-Est à 1500m en faces Sud pour 40 km/h
, variable sous le vent des hauts reliefs coté Nord, plein
sud 40km/h à 3000m en atmosphère libre, 50km/h à 4000m, se
renforçant encore au-dessus.
la cumulification se
déclenchera sur le relief, mais semble-t-il sur la masse
d’air Nord. Congestus selon certains modèles, mais vite
balayés. Je pense plutôt à des rotors sous ressauts
ondulatoires faibles, avec un warning cependant: en cette
saison, le laminaire est haut, et cela peut être très
violent en dessous. Dégradation orageuse possible à partir
de 16h-17h à l’Ouest de l’Anie. Très probable sur le pays
Basque Ouest.
Voler, oui. Tour de piste,
instruction en pur sur le terrain, sous Cu près du relief, à
juger sur place
Circuit, oui. Secteur à juger
en fonction des conditions. Haute chaîne sous Cu là où les
ressauts sont habituellement, ou face Sud pente et Thermique
pur?
Attention très chaud en bas
(30°++) , iso zero à 4300m, -10° à 5800m.
Entrée
maritime violente en soirée. Risque max après 19h pour
LFCO. A surveiller.
Pierre et
Benoit, qui sortent de la cérémonie d'adieu à Jean-Claude,
pilote ULM mort aux commandes de son appareil mardi soir, ont
une furieuse envie d'oublier ce moment difficile. Pierre
charge le Lak, décolle et choisit l'option "y a de l'onde"
pour larguer vers Accous. Quand à la rotation suivante on y
passe derrière le remorqueur, il est bas, et raccroche dans la
douleur. La direction de vent à 1500m n'est sans doute pas
étrangère à cette difficulté.
C'est
Benoit
qui pilote, donc je peux shooter
des images en remorqué.
L'attelage accélère lentement, monte bien, mais Dieu
que le plan de retour est faible si ratatouille du moteur du
vaillant Plil.... Il fait plus de 30° au sol.
Avec l'ASH,
on largue en "local" des falaises bien orientées de
l'extrémité Ouest du Visaurin, que l'on atteint en traversant
un -5m/s qui ne s'arrêtera qu'à la verticale la crête, que
l'on a abordée avec de la marge par le coté. Moi J'appelle ça
un passage en force, souvenir des traversées en Asw20. Le
thermique pur annoncé par un des modèles est en fait thermique
sous cumulus, à peu près à l'altitude publiée, mais les ombres
défilent vite, très vite. Benoît est déçu, moi un peu moins,
la sortie de samedi dernier était beaucoup plus décevante
question plafond coté Sud. Il faudra avant de traverser chaque
vallée prendre une marge suffisante, sinon ce sera une arrivée
trop bas pour accrocher sur l'autre versant. Facile à dire. A
faire aussi avec l'Ash. Moins avec le Lak. Après un passage
(vraiment) en force, Pierre doit s'échapper vers Sabiñánigo
dans le bleu, d'où il sortira épuisé, après avoir rasé les
ronces. Samedi dernier il avait dû rester en bas pour le bien
du club, et n'a pas engrangé l'expérience récente acquise par
les autres. Car cette année, l'expérience ancienne a moins de
valeur. Rien ne fonctionne comme les autres années. Trop
humide en faces Sud, masse d'air méditerranéenne stable et
brûlante, au lieu du sec et instable comme il faut. régime
Sud-Est 40km/h comme annoncé, mais peu habituel. Le passage au
Mont Perdu sera toujours aussi délicat, le trou de souris (Col
d'Anisclo) est débouché mais l'autre coté n'est pas engageant.
Décision de traverser est prise à l'extrémité Est de la Sierra
de las Sucas, sortie
de la masse d'air plus humide au Sud de la Punta Suelza,
contournement de Posets par Sahun et le coté au vent, Pente
sur l'Aneto qui nous mènera à 3600m, point tournant au
Besiberri, et retour par le même chemin, pour un point vers
Orbaizeta, avant une arrivée aux Toupiettes, au-dessus de
Betharram. Quand le modèle dit que ce sera bleu en faces Sud,
ce n'est pas forcément bleu sur le haut relief, mais pour le
coup, c'est bleu en bas...
images:
En
remorqué,
le fracto rotoroïde au dessus du Billare ne laisse aucun doute
sur direction et force du vent en altitude
Travers
synclinal
d'Acher, les plafonds sur l'axe de la chaîne ne semblent pas
bien haut. On opte pour un cheminement faces Sud en pente.
il y a du monde sur la Punta
d'Agüerri devant laquelle on passe plus bas que samedi dernier
Il
y en a aussi en descente du Visaurin
En
l'air
il faut ouvrir l'œil.
Au loin le Lurien.
à
l'extrémité de la Pena Blanca, une rando... aérienne
t
il
y a de l'eau de fonte
Ibon
de Barbarisa, sur le flanc Sud de Posets, accessible en rando
depuis le col de Sahun
Face
Est
de Posets. On aperçoit le refuge Angel Orus
Lac
de Cregüena, niché en face Sud de la Maladeta.
Cela
aussi
c'est inhabituel
Deux
randonneurs
descendent le névé Sud-Est de l'Aneto
Deux
autres
descendent l'arrête Ouest, voie plus facile
en
quelques
minutes de vol de pente on domine l'Aneto
l'Estanyet,
petit
lac situé au pied du Besiberri, sommet emblématique du parc
d'Aigues Tortes.
Une
heure
plus tard on retrouve Pierre vers la Tendenera. Il revient de
loin... (voir son récit) Par
régime d'Est on est vite trop bas pour profiter des effets
dynamiques des croupes orientées Nord-Sud, on s'éloigne du
relief pour mise en sécurité, et on y trouve une masse d'air
pourrie (entrée méditérannéenne), voire pas encore déclenchée
Après
avoir
décalé le cheminement vers le Sud où enfin de beaux
alignements de cumulus se forment dans le lit du vent de
Sud-Est, on retrouve
en pays Basque l'humidité atlantique et l'ombre d'une enclume
dont le noyau sévit vers Vittoria.
Retour
en
slalom géant, et gardant un œil sur la plaine
Toupiettes
Au
nettoyage, les bords d'attaque étaient un peu rouge Sahara.
Quant à l'entrée maritime annoncée, elle fut peu violente.
Celle du lendemain, associée à une zone orageuse virulente sur
pays Basque et Landes fût plus marquée. Difficile à prévoir
les entrées maritimes! Ceci étant, son horaire d'arrivée était
correctement prévu, et ça, c'est un énorme progrès.
La
trace
du jour
La
montagne est belle