23 février 2019
les modèles météo nous prévoient encore de l'onde en ciel
clair. 30km/h de Nord à 3000m. Et incroyable! iso zero vers
3800m. En février. Par vent de Nord.
L'onde
de Nord, c'est un truc qu'on voit bien sur les modèles
d'écoulement dynamique, mais que l'on va rarement chercher
depuis Oloron. Il y a a cela plusieurs (bonnes) raisons:
Par
vent de nord, il fait froid. (bin, là, ce n'est pas le cas).
Par
vent de nord, c'est souvent bouché au nord (ça c'est vrai).
Par
vent de nord, les ressauts sont plutôt coté espagnol, et en
cas d'accrochage raté c'est dodo en Espagne. (pas faux)
Par
vent de Nord fort , si c'est violent, un planeur doit être fin
pour rentrer sinon, dodo en Espagne. (bis)
Par
vent de nord si c'est turbulent en remorqué, danger en cas de
largage intempestif. Pas faux, sauf si on se fait remorquer
haut avant d'entrer dans le relief.
Par
vent de Nord, les ressauts, sont terra incognita quant à leur
localisation coté Sud. (raisonnement de vieux briscard des
faces Nord, qui s'est fait sa cartographie mentale par
l'experience, et l'aide papier du Blanchard Illustré. Mon bon
monsieur, ça c'est dépassé)
Depuis
le 7 février 2017, je suis convaincu que la modelisation des
écoulements sur les Pyrénées est un truc sous-exploité. Ce
jour là, on avait avancé en onde de Sud dans une foutue
gouttière, et raccroché dans un ressaut improbable du moins
dans mon schéma mental. Ce n'est qu'au retour que j'ai vu que
les varios étaient conformes au modèle accessible via aeroweb.
Bertrand a bien retenu la leçon. Il ne vous l'a pas dit, mais
l'autre jour, il avait emporté une liasse de tirages papier du
modèle fin (différentes heures, différentes altitudes) pour
réaliser son vol en onde sèche.
Ce
matin, j'arrive au terrain sans grande conviction, mais avec
anorak gant bonnet... pas un équipement pour tâter du
thermique à 800 mètres sol, c'est sûr. J'ai stocké quelque
images du modèle dans l'Iphone. Sans concertation Benoit a de
son coté sorti un tirage papier, une coupe horizontale du
modèle. Cel donne ceci à 14h00:
Image extraite du modèle publié par aeroweb.
faudra que les développeurs passent les iso vario-positif à la
couleur rouge, car en l'air, c'est pas très lisible sur le
fond cartographique
Il
y a moyen d'accrocher entre la Pierre et l'Orhy. En se largant
haut, on sera en local du terrain, sans risque
Décollage,
prise
d'altitude et accrochage là où le modèle dit que ça doit
monter, (on y guide le remorqueur) derrière la crête
frontière entre Belagua et l'Orhy.
Pendant
qu'on monte, passent des grues face au vent cap au Nord, ce
qui signifie que cela ne souffle pas fort. Pas folles les
grues. Elles aiment bien migrer avec une composante vent
arrière.
Vent
faible, les varios sont modérés, subtils, mais là où le modèle
dit qu'ils sont. On avance jusqu'au ressaut "papier", puis on
reste sur les pointillés de la trajectoire enregistrée, là où
sa monte. La masse d'air est stable, la vue somptueuse. On ira
virer dans le ressaut du col des tentes, puis la brèche, à
5200m, puis retour au pic d'Orhy avant un denier point sur la
Tendenera.
Bon
d'accord, on est en ASH, et ça chute peu. Il faut voler
lentement, sinon on passe au travers du ressaut sans s'en
apercevoir. Mais on voit bien que la modélisation prédictive
4D (x,y,z,t) des écoulements est en train de révolutionner la
gestion des vols.
Prochaine
étape,
chargement du bloc 4D dans l'électronique embarquée, à un coût
raisonnable (sinon, papier, hé hé).
En montée près de la vallée de Belagua
On reconnait Ansabères (en bas à Gauche et
Ossau)
La crête ouest de la Forca: machoire de
crocodile
La Partacua
Canyon d'Ordesa
Station de ski de Gavarnie Especières, port
de Boucharot en bas à droite
depuis la verticale des sommets de Gavarnie,
vue vers l'Ouest
Pyrénées de profil vers l'Orhy
La réalité est conforme au modèle
Balaïtus
Vallée d'Aspe enfumée.
La montagne est
belle