Il ne
faut pas
croire tout ce que racontent les modèles numériques Samedi 23 juin 2018 Après un mois de mai normal
en Béarn, mais
exceptionnel dans tous le pays: nombre d'activités de
plein air dont la nôtre
ont été réduites voire annulées, début juin à vu passer
une confluence terriblement active. Les barrages écrêteurs
ont débordé, Salies de Béarn a été noyée,
et bien des agriculteurs se sont dit qu'ils auraient dû
semer du riz cette
année. Le soleil est revenu, et la piste n'étant plus une
rizière est juste un
peu... élastique en son sommet, on aligne les planeurs. Ce
sera le premier
décollage 2018 de l'Ash depuis Oloron. Bertrand a son
appareil photo, on va en
profiter. Au vu d'un des modèles, on
caresse l'espoir d'un
point de virage vers l'Andorre, après un remorqué à la
frontière. Avec 3000 à
3400 mètres de plafond sur le haut relief 300 mètres de
moins vers le Mont
Perdu, ça se présente théoriquement bien. Il reste bien ces
condensations basses sur le
piémont, mais on voit que la masse d'air y est en voie
d'assèchement, et aucun
bouchage n'est annoncé, dans aucun modèle, c'est déjà ça
de gagné pour le
retour. L'accélération au décollage
n'est pas celle que
l'on aurait sur une piste en dur, mais on décolle et met
le cap sur le fond de
la vallée d'Aspe, via les aiguilles d'Ansabère, donc sans
souci de survol du
parc. Pic
d'Anie Au
sud
de la Forca, les cumulus ont l'air haut. On slalome un peu entre les
cumulus de la couche Nord, et on largue sur Chipeta Alto,
un rebord de plateau situé au nord de la
Forca. On y fait en pur un plafond honorable 2700m! so far
so good. En fait
ce sera le meilleur plafond de la journée avec celui du
retour. Il nous permet
de plonger devant le Visaurin et d'avancer... jusqu'un peu
au delà de la
Collarada, où le plafond n'atteint pas 2400m, et descend
encore plus vers
l'Est. Optimiste, on revient au bout de la Forca en
espérant que ça laissera le
temps au plafond de remonter pour tenter d'aller plus à
l'Est. Collarada
et
pics d'Aspe, conformes au prévision si on regarde vers
l'Ouest il
y a
du monde sur la Punta d'Agüerri (2499m), à l'Ouest du
Visaurin Une heure plus tard on est
de retour au sud de la
Partacua, on tente d'accrocher la ligne de cumulus décalée
du relief, car elle
semble aller loin au
delà d'Ainsa.
Gamelle. On revient donc raccrocher à 2000m sur l'épaulement
Est de Burrambalo au dessus
de Biescas. ce qui permet de cheminer vers Broto en
tentant de voir où en est
la nébulosité plus à l'Est. Une courte fenêtre me permet
de voir que point
n'est la peine d'y aller voir, d'autant que quelques
secondes plus tard alors
que l'on longe la masse noire un flash sonorisé par un
scrouitch dans la radio
m'informe que le congestus a l'électricité à l'étage en
plus de l'eau... Le
retour d'une traversée vers l'Est risquerait d'être encore
plus douloureux. Le
plafond toujours plus bas dans ce secteur est tout de même
500 mètres sous ce
que le modèle envisageait. Je le soupçonne d'avoir négligé
l'humidité des sols
(il a beaucoup plu dernièrement, même de ce coté là, vous
avez remarqué?) qui
cumulé à un flux en provenance de la Méditerranée
n'arrange pas la situation.
Aucune info radio ne passe depuis l'Est de la chaîne ce
qui laisse supposer que
personne ne s'y est aventuré en altitude depuis Luchon et
St Gaudens, pas bon
non plus (Seul Carl décollé en autonome de St Girons a
réussi un joli coup,
mais il raccroché 2 fois cap à l'Est vers Plan à 1800m, et
fini au moteur
depuis Casteron, je l'apprendrai plus tard). Pas de
regrets. Plafond pas haut au sud du
canyon d'Ordesa En fait, comme on chemine
bas, on n'a pas de
contacts avec Oloron pour dire comment c'est. Et Pierre, à
Oloron, sur la base
des mêmes infos a poussé
Laurent et
Florent à passer face Sud en monoplace. On l'apprend une
fois qu'il y sont,
alors qu'on décide de rentrer doucement. L'arrivée vers le point de
retour d'Espagne est
toujours délicat. Il faut monter au maximum pour assurer
un vol plané en vfr.
Si cela n'est pas possible, c'est demi tour et un posé à
Jaca. L'assèchement annoncé et
constaté en partant sur le coté français dissipe les
inquiétudes, mais l'erreur
du modèle coté espagnol sème le doute. Visuellement il ne
semble néanmoins pas
y avoir de couche continue en Aspe. La crête
frontière sur les pics
rouges est emballée, et cela ne semble pas 100% couvert
derrière. Un bref contact radio donne
cavok et vent plutôt
N-NE à Uzein, avec visi sur le relief. Et la finesse de
l'Ash permettra d'être
sur la plaine sans passer sous la couche en partant de
2750m à la Forca, et de
passer l'info de visi aux deux monoplaces. Lac
d'Acherito.
On distingue bien les deux niveaux de condensation On
top?
en fait sous le planeur et devant on voit le sol On restera ensuite à
bricoler en local du
terrain, assurant un relai radio avec Pierre qui est un
peu inquiet, et passant
l'info "trous dans la couche" aux deux monoplace. Vu d'en
bas on peut
être inquiet effectivement. Crête
d'Escurets.
La couche semble soudée en Aspe, mais les trous sont
grands en
centre de vallée, on le verra depuis le trône du roi en
attendant les autres
planeurs Les
travaux
de suppression du passage à niveau d'Herrère avancent
doucement Tout
le monde est
rentré, mais décidément, cette saison est difficile. La
montagne est belle
Vous aviez aimé mai, vous avez adoré début juin.
Trajectoire du jour