Villacastin 2017
L'an passé
faute de pouvoir établir un lien avec Villacastin, le club
s'est déplacé à Soria. Retenu par d'autres activités
familiales, j'avais passé un tour. Mon analyse était que
Soria est en bordure du système, avec des entrées humides
fréquentes depuis la vallée de l'Ebre, rendant le retour
du soir délicat pour les planeurs autres que grandes
plumes, avec une piste orientée perpendiculairement au
flux rendant les mouvements difficiles lorsque le vent
soufflait plein travers.
Ceux qui y sont allé ont témoigné d'un accueil
chaleureux sur la plateforme, mais confirmé les
difficultés techniques inhérentes au site. Villacastin est
beaucoup plus central par rapport au terrain de jeu. On
est a proximité immédiate de la confluence du "systema
central" (Gredos et Guadarrama), et si les conditions le
permettent on peut explorer assez loin... Mais Villacastin
n'a pas une organisation professionnelle comme
Fuentemilanos situé à proximité. Si vous décidez un séjour
à Fuente, pas d'incertitude mais coût élevé. Si c'est
Villacastin, incertitude assurée. Le coût est moindre,
l'ambiance plus intime, pour ne pas dire confidentielle,
surtout cette année. Mais si le coût financier est
moindre, le coût humain est significatif: Villacastin est
à l'aviation ce que les auberges sont à l'Espagne dans la
mythologie du voyageur: on amène ses planeurs, son
remorqueur et son pilote, on espère avoir le carburant a
disposition comme promis, mais cela fait l'objet d'âpres
discussions avec les autorités locales qui ont encore
changé depuis la dernière fois. Les militaires à la
retraite ont pris possession du lieu, l'armée leur a fait
quelques beaux cadeaux empoisonnés (des tours de contrôle
de campagne parfaitement inutiles, deux Dorniers, dont
aucun en état de vol faute de pièces et de liquidité pour
les acheter), et si retraite signifie retour à la vie
civile, cela ne concerne pas forcément méthodes
relationnelles et état d'esprit. A mon arrivée, Pierre et
Benoit qui ont 24 heures d'avance sont exténués par un vol
pas facile la veille avec raccrochage au ras des ronces à
Avila, et surtout des négociations byzantines avec
"l'organisation" locale. Il faudra plusieurs jours pour
déclarer enfin: "bon. On est en vacances, et on en
profite".
C'est la 1ere
fois que je revole en équipage sur la Castille depuis les
années 90, en ASH de surcroît.
Pas
d'aventure du type vache au diable comme on en a déjà
connu (chaque récit lisible sur ce site en contient, c'est
dingue), juste de belles virées sans trop de stress (on
s'embourgeoise en vieillissant), excepté au départ, où
l'accrochage est parfois laborieux (mais ça c'est Benoit
qui s'en charge), et un vol découverte au Sud-Est du
Moncayo. Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas
raconter en détail nos vols sur l'ASH, qui furent
somptueux et parfois fort long en distance comme en temps.
Vous devrez vous contenter d'une sélection d'images
légendées. Voici néanmoins la liste des virées:
15 juillet:
tour de chauffe entre Riaza et les Gredos. 390 km
16 juillet:
Le vol le plus long: un point vers Berlanga de Duero, puis
aux Gredos, puis Santo Domingo de Silos dans la sierra de
la Demanda, et arrivée au sud de la Paramera. 920 km en
OLC
17 juillet:
non volé siroco
18 juillet:
non volé siroco
19 juillet:
Berlanga de Duero, un point entre Paramera et Gredos, un
autre sur la Salceda. 539Km
20 juillet:
on vire au Sud du Moncayo, puis au droit du pic Almanzor
dans les Gredos pour finir sur la Salceda. 532Km
21 juillet:
Le vol innovant (en ce qui me concerne) Moncayo, puis on
s'enfile la confluence vers Teruel et retour (en pur
depuis au delà d'Ayllon)
650 km
22 juillet.
Petite journée. On vire au bout des Gredos (le plus loin
du séjour dans cette direction) puis à Somo. 393km, ce qui
est satisfaisant pour une journée annoncée pas terrible
par le modèle météo.
Place aux images:
Embalse de Yesa, aux
couleurs extraordinaires
Pause de midi à l'Ermita de la
Virgen del Soto à Caparoso.
Cette année, pas de convoi. On tire
le Lak, qui sera piloté par Bertrand, tandis que l'ASH a été convoyé la
veille par Benoît
La montée d'Agreda avec vue sur le
Moncayo. Idéalement il faudrait la faire à l'heure ou les
routiers font la pause. On est en retard, et on subit.
15
juillet
Villacastin. Le plus bel Espace vert
urbain est le jardin des Clarisses.
Les remparts d'Avila
La bête de course du club local avec
immatriculation civile, mais dont la cocarde est bien
militaire.
C'est la seule fois du séjour que je
le verrais sorti du hangar.
16
juillet
Ce matin, il y a entrainement sur
le court de tennis
voisin de la maison.
Mise en piste à coté de l'EB28
autonome...
La Granja
Pico Almanzor dans les Gredos
Embalse de Linares
Les contreforts Sud de la Demanda (à
gauche, Hontoria del Pinar)
Cumulus de rêve
Au bout de la Paramera, la
convection perce la couche d'inversion. On est à plus de
4000m
Ligne de chemin de fer dans la
plaine vers Sanchidrian
L'EB28 nous gratifiera d'un passage
le soir
17
juillet
Coup de sirocco. On fait donc du
tourisme au sol. Cette pause est bienvenue, car j'ai du
mal a résorber la fatigue du voyage et des deux journées
de vol. La température est élevée, l'acclimatation moins
rapide cette année.
Vers Arenas de San Pedro, coté Sud
des Gredos
Col de Navalmoral, à l'extrémité Est
de la Paramera: ciel typique d'un coup de sirocco: la
visibilité sableuse est meilleure en basses couches,
Les éoliennes de Navalmoral. Pas de
risque de chute de glace aujourd'hui
18
juillet
Sirocco, suite. on en profite pour
aller à la piscine puis les courses à Avila. Le ciel est
gris, certes, mais il
fait 37°,
Carrefour Avila, comme bien des
supermarchés aux USA est en avance sur le Béarn et
peut-être bien le reste de la France: on ne fait plus la
queue aux caisses en râlant parce que la file que l'on a
choisie est la plus lente.
La poussière se dissipe. Demain on
vole.
19
juillet
Les deux jours d'arrêt de vol forcé
ont été salutaires. La forme est revenue.
Accrochage néanmoins délicat, et on
se sortira pas ensuite aujourd'hui du système central, se
contentant d'allers-retour entre les extremités de la
Guadarrama et de Gredos
on n'est rarement seul
Navalacruz niché en fond de vallée
glaciaire entre Paramera et Gredos
les éoliennes de Navalmoral (bis) on
les a vu du sol avant-hier
Segovie
20
juillet
Grandes plumes en préparation le
matin
Accrochage délicat devant les
éoliennes de la Cruz de Hierro. Les ai jamais vues d'aussi
bas en vol, même en arrivée.
Le Moncayo
Couches géologiques pentées puis
érodées. Les plus récentes sont à gauche de l'image
Je me suis demandé un moment
pourquoi ces rayures dans la campagne.
R: les couches sédimentaires
constituées d'alternances de grès (solides) et argiles
(moins solides), on été inclinées puis érodées. Sur les
argiles on fait de l'agriculture, ailleurs ne poussent que
des arbustes.
On croise des parapentes très haut.
Vol commercial en descente vers
Madrid. Respect du plafond légal de rigueur pour les
planeurs!
Madrid au loin
21
juillet
Une belle confluence étant annoncée
sur un axe Moncayo-Teruel, on va y aller voir
Moncayo derrière la confluence
Castille-Ebre. On aperçoit le Puerto del Madero et la
route que nous empruntons chaque année.
La confluence menant vers Teruel est
effectivement là. Elle nous permet de découvrir la Laguna
de Gallocanta, une flaque d'eau saisonnière sèche en ce
moment.
Au retour, on n'est pas seul sur la
plaine
la ligne TGV Madrid-Saragosse. Au
fond, Alhama de Aragon
Le retour se fait plus bas que
techniquement possible (zones de Madrid au sud d'Almazan)
et ensuite en "pur" depuis le travers la sierra de Pela.
D'autres planeurs balisent les pompes, c'est rassurant.
La lumière du soir permet de
découvrir des constructions (militaires?) sur les sommets
de la Guadarrama
la fusée Tintin est le surnom que
nous avons donné aux émetteurs situés au sommet de la
station de ski de la Navacerrada
En arrivée après un point un peu à
l'Ouest du terrain
L'Ash25 Sierra Golf et le Lak Lima
Lima seront les seuls planeurs d'Oloron cette semaine
Un des cadeaux de l'armée de l'air
Espagnole, que l'on imagine d'une grande utilité (sa soeur
jumelle est cachée hors image)
Trajectoire du 21 juillet. Les
points de couleurs correspondent aux maxima d'éloignement
lors des autres journées de vol:
22
juillet
Les piste de Villacastin version
juillet 2017
Remparts
et casernements en ruines sur les crêtes de la Guadarrama.
Cicatrices d'incendies qui n'y étaient
pas il y a deux ans. Au vu de leur localisation, on peut
penser que le feu été allumé par la foudre. La végetation
sera longue à se restaurer, si elle y parvient.
Une dernière image au bout des Gredos
23 juillet
Retour
en Béarn par le chemin des écoliers, une habitude depuis que
le séjour Castillan existe. Comme le planeur reste avec
l'équipage suivant, on en profite toujours pour découvrir
une région différente de l'Espagne. On traversera la Sierra
de la Demanda, limite nord du terrain de jeu. On visualisera
l'effet de la sécheresse sur la retenue d'eau de Mancilla de
la Sierra (le vieux village réapparait), avant de retrouver
la civilisation dans la Roja
Mancilla de la Sierra. L'eau
irrigue la Roja en aval.
|
El Villar, au Nord-Ouest de
Logrono
|