Onde de sud humide et s'humidifiant un
peu plus
La synthèse
météo du vendredi soir donne ceci
Demain
samedi 18:
Vent de sud
à 3000 mètres faiblissant en soirée, mais 60km/h
annoncés en atmosphère libre, averses coté espagnol
débordant coté français. iso zéro à 1500 mètres. Le
vent faiblira en soirée. même direction de vent à 5000
mètres, > 80km/h.
Une
incertitude quand à l'humidité annoncée plus forte (et
se renforçant en journée) à l'ouest de la vallée d'Aspe,
ciel seulement voilé à l'Est
Vol d'onde
possible dès le lever du jour.
Circuit?
fonction de l'humidité = nébulosité...
Et c'est bien
là le problème. On arrive à avoir une bonne idée du vent,
on se doute qu'il va y avoir de l'humidité, et de plus en
plus au cours de la journée, c'est visible sur les cartes
généralistes. La quantifier précisément (circuit possible
ou pas) est impossible. Si c'est humide mais vent fort ce
sera jouable, si le vent tombe le trou de foehn
disparaitra et on se posera. Un coup d'œil postérieur
au bulletin météo sur la photo satellite du soir montre
des cunimbes actifs avec éclairs au sud du Portugal, un
système qui dérive sur nous.
Le monde
merveilleux de l'onde sera donc à ceux qui décolleront
tôt, car cela va vite se gâter. Seulement voilà, décoller
tôt à Oloron suppose qu'on s'est levé tôt, c'est à dire
avant d'avoir pu visualiser l'état de la masse d'air sur
la chaîne, pas facile de nuit, même avec un clair de lune.
Cela vaut vraiment la peine si aucune incertitude météo
n'est présente. Et là, il y a celle de l'humidité. Le
bulletin généraliste parle d'averses en cours de journée.
En montant vers
Oloron au soleil levant, la crête frontière est bien
accrochée, invisible dans une nébulosité floue, mais les
lenticulaires sont bien présents sur le 2eme ressaut et
plus au nord. Le vent est bien comme prévu orienté plein
sud, et c'est le coté séduisant après cette période de
Sud-Ouest.
A 9 heures au
terrain, on décollera avant 11h00, ce qui est déjà tard. A
cette heure, Robert, qui a décollé de St Gaudens est déjà
vers Larrau.
Benoit et Florent en Janus larguent dans le 2nd ressaut, au nord d'Arette, je m'offre le luxe du 1er au sud d'Arette, car il n'est plus emballé dans la couche comme une heure avant, lequel raccorde bien avec les Issarbes, puis Larrau, sans discontinuité.
La crête
frontière au dessus de la vallée de Ste Engrâce est
vraiment bien accrochée. On voit bien la cascade
nuageuse vers le coté sous le vent du relief à droite
de l'image
Visibilité parfaite vers le nord. Au
1er plan St Jean Pied de Port, au loin l'océan. On
distingue la baie de St Jean de Luz. Les landes sont sous
un couvercle continu.
Vers l'ouest la visibilité est...
indéfinie, mais pas géniale
Parti à 4000
mètres des Issarbes je suis à plus de 5000m au sud de St
jean Pied de Port, sans une seconde de vario négatif. Mais
la visibilité est... indéfinie. On manque de repère en
l'air horizontalement. On n'est pas en IMC, on en est
d'ailleurs loin. A droite de la route l'air est cristallin
tandis qu'à gauche, white out, mais avec le disque solaire
au travers de la couche. La cause en est l'arrivée des
cunimbes vus hier sur la photo satellite. Ce ne sont plus
que des congestus qui explosent au passage du relief.
C'est fragile un nuage, surtout si des ressauts
ondulatoires viennent le vaporiser. Comme on est haut, on
circule presque au dessus de cette masse vaporeuse, et la
visibilité du sol à gauche est partielle. A droite elle
est parfaite. On voit même le couvercle se reformer de
manière continue au nord de l'Adour, avec même une bordure
lenticulaire. Devant, bof. Cette vapeur masque une
densification potentielle plus à l'Ouest. Le Janus
s'arrêtera au km 80 je virerai avant Baztan au km 70.
Le retour sur les pointillés du GPS s'avère alors parfois
impossible, ça s'est chargé un peu plus en humidité. Ce
sera donc le ressaut suivant, sans difficulté aucune. Le
cap apparent au compas est plus proche du Sud que de
l'Est, mais la route est bien 110 car ça souffle fort à
4000 mètres. On surfe vraiment sur cette vague invisible
quasi continue. Vers l'Est, la visibilité empire. Robert
quitte le relief pour rentrer vers St Gaudens car le pic
du midi est emballé, le Janus fait demi-tour à Gourette,
je ne dépasse quant à moi pas la crête Aspe-Ossau. Devant
ce n'est plus vaporeux, c'est noir. A partir de ce moment
là, la question n'est plus de voyager, mais de se faire
plaisir en l'air sans risquer d'être piégé loin du
terrain, avec par exemple un rideau de pluie entre nous.
On va donc tenter une petite branche raisonnable à
l'Ouest.
Benoît et
Florent plongent sur le 2nd ressaut qui est splendide, je
reste au vent du 1er en tablant sur une sortie dans son
interruption entre les Issarbes et Larrau au niveau de
Licq Athérey, voire dans le trou de foehn, en sachant que
dans ce dernier cas ça serait ensuite vol plané pour un
retour maison. L'idée d'aller profiter du 2eme ressaut
vers l'Ouest sachant que cela semble bien soudé à l'Est ne
m'enchante guère.
guère.
Cap en
face derrière le fil de laine avec le risque que ça se
ferme, ou bien à droite vers le 2nd ressaut mais sans
composante vent arrière pour rentrer??
Au bout de la
crête des Issarbes mais à 4000 m la voie se ferme en 30
secondes. La sortie vers le Nord-Ouest est soudain fermée
par un rotor, et devant la vapeur est homogène. Je suis
trop bas coté sud pour passer au dessus de la lentille.
Sortie des AF et descente d'urgence en spirale avec la
désagréable impression que le trou se rétrécit à chaque
tour, mais calmement, sans même passer dans l'arc jaune
c'est le plancher des nuages à 2200 mètres.
Fin de la
ballade au pays des lentilles.
Ensuite on
stoppe la chute sous le 2nd ressaut à Arette, non sans
difficulté visuelle car avec des rotors gris se formant
sous un ciel gris un peu plus clair, les zones ascendantes
sont plus difficiles à localiser. La stratégie du 1er
ressaut aussi longtemps que possible n'était donc pas la
bonne pour rallonger la branche, vous l'aurez compris.
Ceci étant à ce moment là sans contact radio avec Oloron,
j'ignorais si quelqu'un pourrait nous renseigner sur
l'évolution météo en tour de piste pendant qu'on jouerait
avec les lentilles vers St Jean Pied de Port. J'ai donc pu
fournir l'info au Janus. 8/8 à l'Est de Tardets, où le
vent est bien tombé, d'où l'absence de trous, bases à 2200
mètres mais il neige maintenant aux Issarbes. la crête
frontière de La
Pierre St Martin est complètement emballée, invisible,
dans le noir. La pluie se rapproche inexorablement.
Quand
l'humidité est trop forte sur le 1er ressaut, le second
est alors splendide, mais c'est fugace. Il finit souvent
pas se faire bouffer.
Sous la couche au km 25. Au 1er plan la
vallée du Baretous. Le passage sous la couche s'est fait
au dessus de la crête à droite au fond. Pas certain que le
trou y soit encore 15 minutes après.
Pendant ce temps Benoit et Florent
profitent du paysage de pile d'assiettes plus à l'Ouest,
mais bientôt il faudra rentrer dare dare...
On sera donc
tous par terre à temps avant 14h00, (et pour le Janus,
comme dit Florent "le
retour
au terrain a quand même été silencieux")
et
les planeurs seront rangés avant qu'il ne pleuve vraiment.
Au printemps, 14h00 c'est plutôt l'heure de décollage...