Ondulette de printemps (faites ce que je dis, pas
ce que je fais....)
Où l'on
prouve qu'un conseil est bon si son non respect entraine
exactement ce qui avait été annoncé par le conseilleur.
Preuve par la désobéissance.
samedi 16 mai 2009
Il est encore tombé des cordes cette semaine, et la montée au
terrain se fait sans conviction. On va bricoler sans plus. Le
régime de Sud-Ouest avec cumulus annoncés est cependant de bon
augure.
A mon arrivée, surprise, Florian et la Libelle, Jean-Marie en
Pégase sont déjà alignés, prêts au départ. La piste est
praticable pour des monoplaces. Ça ne s’enfonce pas sur la
crête. Pour des bi-places avec le vent dans le cul au décollage,
c’est une autre affaire.
Juste le temps de leur communiquer rapidement ma vision météo et
les voilà partis. Surtout ne larguez pas trop bas.
C’est du sud faible, et la montée se fera sous cumulus plus
que dans des rotors, mais avec possibilité de pente de nuage
et onde ensuite. Le vent est faible en bas, sur le relief. Etienne
est dans le coup aussi et décollera ensuite. Mêmes conseils,
avec en plus cet avis : si
largué au Layens, attention si tu avances vers les orgues, car
ça sera la lessiveuse si tu es plus bas que l’Anie, et sous
son vent.
Décollé en numéro 4, j’observe que les cumulus qui se forment là
ou ressaut il y a par situation de Sud-Ouest se déforment assez
vite. La situation va encore une fois être délicate. Remorqué
vers le Layens, on avance, en se disant que si c’est pas bon
devant, il sera toujours temps de s’enfuir sous le vent. Et hop,
largué dans un pet violent, au motif que ça pourrait être de
l’onde hydraulique, là où justement je conseille de n’aller
point mettre ses plumes (faites ce que je dis, et pas ce que je
fais) : suis sous le vent de l’Anie, et de la breche dans les
orgues située à l’Est de Soum Couilh. Le pet ne dure pas, c’est
pour cela que l’on parle de pet. Et c’est la lessiveuse, avec un
bilan nul, 1900 mètres +/-100 pendant… un certain temps ; quand
on n’écoute pas ses propres conseils, faut assumer. Etienne qui
nous avait doublé (!) au dessus, pendant le remorqué dans la
dégueulante, est reparti baliser le Layens, ce qui se révèle
être LA solution de repli préparée à l’avance, comme disent les
grands stratèges militaires pour masquer leurs échecs. C’est là
aussi chahuté, mais en étant patient, on arrive au barbules,
passe devant les nuages sans cesse déformés, et c’est le calme
du laminaire ; cap à l’Ouest, pour voir. Le vent n’est pas
violent, et au delà du chalet Pedro, plus de trou de foehn.
Retour vers l’Est, où à 4000 mètres on se livre à une séance
photos avec Etienne, dans une lumière cristalline, flottant sur
le lenticulaire aux airs de dôme de glacier du grand Nord.
Les cumulus sont joufflus. Leurs têtes, vers L’Est sont
facilement à 4600 mètres, et leur densité ne permet pas de voir
ce qui se passe entre. On s’amusera dans le ressaut de la vallée
du Pourtalet (Ariel et Balaïtous invisibles, mais Ossau et
Lac de Fabrèges bien au soleil).
On ira en fin de vol perdre de l’altitude vers Mauléon, avant
que l’entrée maritime du soir vienne pourrir la journée du
lendemain.