Des nains chez les géants

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Vinon 2009


Nous avions donc décidé de mettre en place une équipe de choc sur le Championnat de France Biplace, à Vinon.
La classe biplace existe depuis 3 ans. Elle est réservée aux biplaces de 20 m d’envergure.
Notre cher WE rentre donc dans ce critère.
Nous avions déjà participé avec Jean Marie à la première édition, à Sisteron, en 2007. Le succès sportif fut pour le moins mitigé, mais le plaisir fut énorme.

Cette année, le team était constitué de Jean Colin, Jean Hervé Polard et ma pomme. Nous bénéficions en outre d’un maitre incontestable de la logistique, en la personne de Marie Hélène, l’épouse de Jean. La remercierons nous  jamais assez ?

 

Le Mercredi 20, nous partîmes, le cœur gonflé d’espoir et le réservoir d’essence plein :
 


Arrivés à Vinon en fin d’après midi, nous fûmes accueillis par Jean et Marie Hélène, déjà dans la région depuis quelques jours.
Après avoir durement luté pour monter ce c… de Janus, nous arrivâmes au gîte, surveillés par les gardiennes du lieu (doit y avoir des légionnaires dans la région).
 

Le 21, premier jour de vol d’entraînement.
Objectif : rester en l’air, et reconnaître l’endroit.
La météo est pourrie, le plafond bas, les pompes molles. Nous restons 1 heure en l’air, établissant le record du jour.

Le 22, deuxième jour d’entrainement.
Objectif : idem.
La météo est pire. Nous effectuons un beau (cher …) monté/tombé.

Le 23 : première épreuve.
Nous arrivons au terrain l’esprit serein, pour constater que toutes les lignes où étaient stockés les planeurs sont vides. Seul le WE reste attaché. Tout le monde est déjà en piste !
 
Pourtant, il n’est pas 10 heures, et le briefing se tiendra à 10h30.
Glups, nous mettons rapidement en piste : batteries, ballasts, cartes, calcuo, granies, badoit : l’équipe est déjà opérationnelle, et tout est vite et bien fait.
La météo est décidement pourrie : la journée est annulée par l’organisation.
 


Le 24 : deuxième épreuve
Le circuit du jour : Vinon/Planpinet/Vinon.
C’est le 300 km courant au départ de Vinon. Le circuit me plait : il passe par des zones que je connais.
La météo prévoit du vent, des cumulus mais de la pluie au point tournant.
Jean est prêt
 
Le décollage est un spectacle : 6 remorqueurs, 55 planeurs dont pas mal de motorisés. La noria est bien réglée et tout va très très vite.
Le départ est très dur : pas de pompes, des plafonds bas. Il faut ramper le long de la Durance jusqu’au local de St Auban. Nous retrouverons l’ascendance providentielle alors que nous avions juste le plan pour un finale directe sur l’aéro.
Nous rejoindrons des reliefs plus élevés, qui nous monterons plus haut, avec de beaux cumulus.
Plus haut, juste assez pour constater que le chemin du point de virage est sans doute sous la pluie. Nous avons donc contourné les grains, en passant entre Barcelonette et le Mont Viso. Des images plein les yeux…
Nous tournons le point avec une marge très rassurante sur le local de l’aérodrome de St Crepin, par lequel passera le circuit du retour. Oui mais il pleut, il y a du vent. Le cheminement est à peine correct (d’autres feront bien pire).
Et c’est la nasse : sans vent bien orienté, sans ascendance pour monter assez haut, il est impossible de sortir de la vallée de St Crépin. Après plus d’une heure de bagarre, et après y avoir cru plus d’une fois, il a fallu se poser.
Au fait, j’apprendrai plus tard que nous étions sans doute assez haut pour tenter une sortie, avec de bonnes chances de réussite.
Remorqués jusqu’à une montagne bien orientée et coiffée d’un beau cumulus, nous larguons, montons à plus de 4000, et démarrons l’arrivée sur Vinon : 120 km de ligne droite.
Oui, mais le vent est là, et la finesse tirée est lamentable. Nous nous retrouvons à moins de 1300 m sur Puimoisson, situé à 35 km de Vinon (275 m).
Ça sent la deuxième vache de la journée. J’avais commencé le concours de 2007 sur le même scénario. Beurk. Nous prévenons Jean Hervé, afin qu’il accroche la remorque et commence à s’avancer.
Jean insiste pour que nous avancions vers une vallée qui mène à Vinon. Bonne idée, une ondulette (une épaisseur d’aiguille sur la vario) nous permet d’avancer sans chuter. Et nous arrivons à Vinon !



Vol somptueux, très difficile et technique. Nous sommes très loin des meilleurs, mais que c’est beau !


 

Le 25 : troisième épreuve.
Toujours du vent de Sud fort. Le circuit doit nous emmener au Nord Est de St Auban.
Le départ est très laborieux. Le cheminement vers St Auban est difficile. Aucune matérialisation. Les pompes sont molles et ne montent pas au dessus de 1200m.
Suite à une grosse erreur de cheminement, nous nous retrouverons à faire de la pente, en finale sur un champ (magnifique). Doucement, le Janus remonte.
Avec Jean, nous nous concertons : nous ne voyons pas le cheminement pour tourner le point de virage et prenons la décision que dés que le plafond sera atteint, nous retournerons à  Vinon.
Ce n’est pas très glorieux, mais nous ne regrettons pas.
C’était le dernier vol pour Jean, qui doit retourner au boulot.

Le 26 : quatrième épreuve : bâchée.

Le 27 :cinquième épreuve.
C’est la première pour Jean Hervé.
Il y a encore du vent, mais des cumulus permettent d’avancer.
Nous volons bien, et assez vite.
Le dernier point (Embrun : c’est l’arrivée d’une épreuve spéciale du Rallye de Monte Carlo) est sous le vent d’une montagne réputée (le Guillaume). La situation est très spéciale. Il n’y a plus de termiques.
Le terrain  ULM des Crots (non redécollable) est juste dessous, et nous n’avons pas le plan pour rejoindre St Crépin. Il a fallu exploiter des pompes pourries, courir le long de pentes improbables pour rejoindre le local.
La nasse, version 2. Rien à faire pour sortir de ce trou. Un rouleau de rotors nous monte parfois à 1700m, mais ce n’est pas suffisant. Il y a de l’onde, et je ne sais pas comment faire …
Tant pis, après une heure de bataille, et comme il est tard, nous optons pour un dépannage air et nous posons le Janus à St Crepin .
Les planeurs de la classe libre devaient tourner Briançon, à 20 km de  là. Ils y trouveront le ressaut salvateur, mais en local d’un champ pas terrible. Encore une fois, nous ne regrettons pas la décision de sécurité que nous avons prise.

Arrivée magnifique sur Vinon.
Horreur : nous avons oublié de tourner le deuxième point.
 

Le 28 : sixième épreuve.
La météo est encore difficile. Le circuit doit nous faire mettre un pied dans le Nord Est, et un autre dans le Sud Est.
Très péniblement, nous arriverons à tourner le premier point. Pour aller tourner le second, il y a sans doute un ressaut, mais il n’est pas matérialisé.
Nous contournons par le Sud, et refaisons un joli plafond sous des cumulus. Tiens, nous voila dans le local de Vinon.
La tentation est trop forte, et nous rentrons.
Ce jour là, un monoplace du concours s’est « posé » dans les éboulis du pic de Bure. Le planeur est détruit, mais le pilote n’a rien.
Le pic de Bure était sur la trajectoire que j’avais envisagée pour aller au second point.
Pas de regrets.

Le 29 : septième épreuve.
Odeur de poudre …
Pas de vent gênant, des cumulus, des points tournants que je connais.
GAAAZ !
Le Janus est survolté. Pas trop chargé, nous montons franchement mieux que les Duos (au fait, ce sera le seul « non Duo » de la classe biplace). Tant que les transitions ne durent pas, la différence de perf en ligne droite sont insignifiantes : nous jouons aujourd’hui dans la cour des grands.

Le lac de Sainte Croix, au Sud de Puimoisson, à l’avant dernier point de virage.

 


Seule une option qui consister à se jeter très bas vers une pente magnifiquement exposée nous a ralenti. Nous n’avons pas osé, et avons perdu du temps.
A l’arrivée, nous avons même reçu les félicitations du task setter, Alain P himself !!!
 
Le 30 : dernière épreuve
Le météo annonce un vent Sud.
Il y a des cumulus, des pompes parfois difficiles.
Les conditions sont encore assez classiques.
Nous volons assez vite et plutot bien j’usqu’à …
« D’après toi, il vient d’où le vent ? »
« bah, si on suit le sens des nuages, on dirait bien qu’il es Nord ».
« je suis d’accord. La falaise là bas est bien orientée, et en plus il y  du soleil ! ».
Vent de Sud qu’il a dit le météo, et il ne se trompait pas !!!

Bref, arrivés trop bas sur cette montagne pour passer au dessus, nous prenons une grosse claque qui nous enferme pour une bonne heure dans le local de Sisteron.
La suite du vol sera sans histoire, dans une masse d’air facile à vivre …

En conclusion
Le plateau était très bien garni (des tas de champions du monde, de France ou d’Europe).
L’accueil sympa.
L’organisation exemplaire, mais avec une grande part de « démerdez vous » : la présence d’équipiers de dépannage et d’assistance en piste est nécessaire.
Les Alpes sont un terrain de jeux extraordinaire
Nous ne somme pas perdus avec nos compétences Pyréneènnes, mais par des conditions aussi peu conventionnelles, la connaissance du terrain est prépondérante.
I shall return !


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