Quand
Jean découvre les faces Sud
18
mai 2007
Et voilà, il faut bien
commencer
un jour. Alors voici quelques lignes et quelques photos
de ce premier
vol qui, pour ceux qui connaissent le coin, n’est
sûrement pas
aussi extraordinaire que pour moi.
Et pour
commencer, Benoît Colin
vient
dans le Sud-Ouest pour trouver du beau temps :
Il y a
quelques
semaines (début avril), mon petit frère Benoît
était venu passer quelques jours à la maison avec
l’espoir de voler à Oloron pour préparer son concours
régional à Soissons, puisque c’est dans ce pays plat
loin
dans le Nord qu’il essaye de traquer les ascendances.
Hélas,
cette semaine là (la première d’avril) a
été exécrable et il a plu tous les jours. Au
résultat, la piste est trempée, etc… et je ne vous fais
pas de dessin là-dessus…
Le
samedi, une
éclaircie se présente avec un bel espoir. RDV au terrain
où nous trouvons Pierre prêt à partir avec un
Pégase pour l’Andorre. Il propose très
agréablement à Benoît de faire ce qu’il avait
prévu mais avec le Janus avec toutefois la
recommandation
suivante : « Attention je suis un sale emmerdeur en vol,
pas
sandwich au pâté, pas pipi, pas mal partout, etc… »
. Mon frère accepte avec joie ce défi ( !!) et les
voilà embarqués pour un long vol ou du moins ce qui
aurait dû en être un puisque c’est l’eau sur la piste
qui
les empêche de décoller. Comme Pierre était
motivé, décollage en 07 et après un passage sur la
pointe des arbres du bout de piste, les voilà partis
pour une
belle ballade le long des Pyrénées vers Tarbes, puis St
Gaudens et Lannemezan (où ça a été chaud
m’a raconté Benoît !!).
Quel
rapport
avec mon vol me direz-vous ? Et bien ce qui m’a fait
écrire ces
premières lignes, c’est que je pense avoir ressenti la
même émotion, le même enthousiasme et la même
joie que lui après un tel vol : celui d’avoir vu des
paysages
merveilleux tout en recherchant en permanence une
performance, celle de
faire le plus de kilomètres possible en utilisant la
nature
comme moteur.
Jean
Colin profite du beau temps en Espagne :
Comme
cela fait
je ne sais plus combien de temps que nous n’avons pas vu
une belle
journée aéronautique à Oloron, et comme les
prévisions météo à Oloron n’étaient
pas bonnes pour le WE, il a fallut organiser quelque
chose. Alors,
mercredi dernier, Pierre me propose de partir avec lui à
Jaca
avec le Janus, accompagné éventuellement de Michel ou
Jean-Marie avec un Pégase. RDV est pris pour jeudi (de
l’Ascension) après-midi pour démonter les planeurs et se
préparer pour vendredi (c’est le jour où les
prévisions météo étaient les meilleures).
Pierre ne pouvant finalement pas venir (ce n’est que
partie remise pour
un autre vol comme celui-là avec toi, Pierre), Florian «
se dévoue » pour m’accompagner.
Départ
vendredi après une nuit exécrable (je devais
déjà être excité à l’idée de
ce vol) de bonne heure (8 h 30 après quelques petites
réparations sur la remorque du Janus) avec Benoît et son
ASW20. Le soleil nous attend dès l’entrée de la
vallée du col du Somport et nous arrivons sous un ciel
radieux
à Jaca où il y a déjà du monde. Remontage
des planeurs et préparatifs pour décoller (pas le
premier
mais pas trop tard non plus comme dirait Benoît !!).
C’est parti pour la grande classique Sud des Pyrénées
(pour ceux qui connaissent mais pour moi c’est une
première). On
accroche assez rapidement sur les premières collines au
Nord de
Jaca et déjà 2500 m de plafond pour commencer. ça
semble bien démarrer, d’autant que Benoît nous devance
et
nous annonce que tout va bien devant. Nous sommes
rejoint par un
Libelle (Thomas si je me souviens bien) et là, Florian
ne peut
s’empêcher une petite danse dans l’ascendance avec lui.
Quelle
solidarité entre pilote de ce type de machine si rare.
Nous
poursuivons déjà vers des sommets plus
élevés au centre des Pyrénées et nous
retrouvons rapidement vers 3000 m pour poursuivre vers
le Mont Perdu,
puis le Pic d’Aneto et tentons de continuer vers
Andorre, puisque
Benoît nous annonce toujours d’excellentes conditions.
J’en
profite pour clamer ici les excellentes facultés
pédagogiques de Florian et je le remercie pour ce cours
de
cheminement sous les cumulus (c’était assez facile si
vous
regardez les photos) mais également pour m’avoir montré
des techniques pour bien centrer les pompes et surtout
comment il
fallait gérer la patience lorsque la situation n’est pas
tout
à fait celle qui était prévue. N’étant pas
un habitué de ce type de vol (même si certains croient
que
c’est plus facile quand on a quelques heures avec un
moteur ou un rotor
!!), j’ai vraiment apprécié la manière dont
Florian m’a fait aborder la méthode pour aller le plus
loin
possible avec l’idée de le faire le plus rapidement
possible
mais sans précipitation.
Le flux
d’Ouest
commençant à nous envoyer quelques cirrus, Florian
décide de faire demi-tour vers Port Ainé, m’a-t-il dit
à la fin du vol. Mon GPS n’ayant pas bien fonctionné,
nous n’avons pas pu enregistrer complètement le vol. Le
retour
s’est effectué sans trop de problème et nous avons
même pu tourner un point à l’Ouest un peu avant la
Forca.
Cela nous a donné l’occasion d’admirer la splendeur du
Pic du
Midi d’Ossau.
Au
posé,
nous étions satisfaits de ce vol de 5 heure et 265 km
(pour moi
c’est le plus long que j’ai réalisé), même si
c’était certainement un jour à tourner 400 ou 500 km
!!... Puis après le démontage et un petit tour au bar du
club, nous sommes redescendus dans les brumes de la
plaine d’Oloron.
Après une bonne nuit de sommeil, quel désespoir en
ouvrant les volets que de découvrir une nouvelle fois la
pluie
!!!! Espérons que l’été sera meilleur que le
printemps !!!