Quand Florian Raconte...
Florian

Brèves Castillanes

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juillet 2007


Depuis la fermeture de Campolara (voir récits sur le site ), notre avant poste espagnol de Jadis, il a fallu  trouver un autre aérodrome pour continuer à survoler l’Espagne, les plaines castillanes et les sierras. En 2006, Benoît est allé passé quinze jours en éclaireur à Santo Tomé et a ramené plusieurs vols magnifiques, dont un de 946 km en janus avec son fils Thomas.

En 2007, ce sont Pierre, Jean Hervé, Thomas et moi même qui suivons Benoît en espérant bien y retrouver les belles conditions de l’an passé.

Nous ne serons pas les seuls : voici un aperçu des planeurs alignés prêts au décollage.

au départ



En tout, pas loin de 25 planeurs à faire décoller tous les jours … avec un seul remorqueur. Les plus acharnés n’hésiteront pas à se lever à deux heures du matin pour aligner leur planeur en premier rang et décoller tôt.  Les moins matinaux devront s’armer de patience et attendre parfois 16h avant de prendre l’air. 

Ce terrain à un côté bucolique ; voici la tondeuse à gazon locale :

moutons


Notez la faible largeur de la bande bétonnée ; il s’agit bien de la piste d’envol, sur laquelle l’envergure d’un simple 15 mètres ne tient pas. Quand on sait qu’en France une piste de planeur est censée faire 80m de large … bref, passons.


Vue aérienne des installations :
Santo Tome

Nous décollerons habituellement sur la piste en dur (30) et ferons de même pour l’atterrissage, au détail prés qu’il faudra atterrir dans l’herbe, qui nous monte jusqu’aux oreilles et donne la sale impression d’aller aux vaches. Le terrain est placé sur un plateau. Delta India et Delta Novembre en finale :

DI    DN


La météo espérée n’est pas vraiment au rendez vous. Nous essuierons quelques jours de pluie, ou de ciel cirraillé. Ce sera l’occasion de visiter Ségovie, les gorges du Rio Duraton

Ségovie    Cathédrale


Regardez attentivement les ombres à la surface de l’eau du Rio Duraton …

truites
   
Dans leur parcours de pêche protégé, des truites de presque 40 cm guettent tranquillement leurs proies.

truite

Elles se cachent à peine du regard des promeneurs. Ici, tout poisson capturé doit être remis à l’eau.



Le Duraton serpente au travers de gorges qui font penser à un canyon :


Duraton    rio
                Duraton

Canyon Duraton




La Castille est un paysage dans lequel les épisodes de Zorro auraient pu être tournés. La faune et la flore locale, mêlées à une architecture préservée, créent un environnement que l’on pourrait confondre avec la savane africaine et les déserts de l’Amérique centrale.

savane

Beaucoup de vieux bâtiments sont préservés.  Témoins d’une sombre époque, des noms sont gravés sur les murs des édifices religieux. Ils sont parfois criblés d’impacts de balles …
architecture locale


Cette tour est toute proche du terrain de Santo Tomé.  Richard et Sophie, l’an passé, y ont vu ce qui ressemblait à une messe noire, des personnes cagoulées et portant des chandelles vacillantes, en procession vers la bâtiment …

la tour

Le mauvais temps passé, le ciel de traîne arrive enfin.  S’il n’y avait pas 60 km/h de vent, on en rêverait …

cumulus

Suite de la ballade pédestre, et visite dans les vestiges d’un site vélivole historique : le col de Somosierra. Ici, les planeurs décollaient au sandow face à la pente. Les jeunes pilotes de ce centre national de vol à voile volaient avec un béret rouge, une chemise brune et un bermuda bleu …

somosierra    somosierra


Ce centre est resté actif jusqu'à début des années 1980,  alors que le club Loreto (Santo Tomé) venait d’être créé. Une ambulance Mercedes et une remorque de Blanik sont toujours dans le hangar. Ce qui pourrait être pris pour une caserne n’est autre que le bâtiment d’intendance de cet ancien centre : dortoirs, réfectoires, et atelier. Aujourd’hui à l’abandon, un planeur ancien à voilure en forme d’aile de mouette y a été retrouvé il y a quelques années. Il s’agit sans doute d’un minimoa.


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Le soleil et la chaleur sont enfin de retour. Pas de cumulus, mais de bonnes ascendances en thermiques purs. Lors de notre séjour, un petit rassemblement de planeurs anciens se tient sur la plateforme. Voici un Grunau Baby III :

Baby III

un slingsby T21, à l’allure particulièrement élégante en vol :
T21   

un bergfalke IV :
Bergfalke IV


Au moins 4 Blaniks  sont en état de vol à Santo Tomé. Plusieurs sont en réparation dans un second hangar.

Blanik

Pour le rassemblement, ils sont seront rejoints par des avions de collection, Taylorcraft et Piper L44 :

taylorcraft    L44



Retour aux commandes de la libelle. Des rudes journées de thermiques purs seront notre lot météo quotidien jusqu’à la fin.  Il n’est pas trop difficile de tenir en l’air en longeant la sierra de Guadarrama …

Guadarrama

… mais mieux vaut rester haut, car le dégagement le long du relief n’est pas aisé. Deux terrains ULM permettent de travailler de local à local, Arcones et La Salseda. Pour la suite, vers le sud ouest, c’est le local de Fuentemilanos qu’il faut conserver …

Fuente


… puis Villacastin, puis le terrain d’Avila … La nouvelle TMA de Madrid a hélas imposé de nouvelles limitations de plafond. Aux sceptiques, regardez cette photo :

liner

Le zoom de mon appareil n’est pas très puissant. Ce liner n’est passé guère que 500m au dessus de moi.  Des pilotes n’ont pas respecté la nouvelle limite, ce qui a entraîné tout de suite un airmiss. Le gros des vols se réalisera en aller – retour entre le col de villatoro et la région d’Ayllon. Quelques tours de spirale avec Delta Novembre, dans les termicos puros :
DN

Delta India en spirale (si si, ça lui arrive !!) :
   DI

Delta novembre au dessus de la sierra, au col de Somosierra :
DN


Coup du sort : magnifiques cumulus a plus de 4000m, en plein dans la TMA de Madrid :

cumuluc

En pente, le dernier jour,  avec le DG300 de Richard et  Sophie :

DG300


Nous avons ainsi survolé une belle région, le tout dans une ambiance très conviviale. Il s’agit toutefois d’un coin difficile. Les taux de chute sont très forts, les pompes étaient espacées, et il ne s’est pas passé un seul vol sans que je ne raccroche en point bas. Le secteur Villacastin – Avila était particulièrement douloureux à traverser. Et à chaque fois que nous sommes allé virer Ayllon, nous avons eu à remonter un fort vent de face. D’ailleurs, j’allais oublier : si vous passez à Riaza, et que vous longez un champs de blé coupé à l’ouest de la ville le long de la route, ne pensez pas « le champs de Riaza », pensez « le Champs de Richard » ! Peut être aurons nous bientôt les photos de son dévâchage en un temps record.

A bientôt …

L'auteur aux commandes de BE


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