Après avoir
contemplé du sol la superbe journée du 23 avril,
je décide de prendre celle du 24 sachant que
c'est la dernière belle journée de la
séquence météo qui vient de s'écouler.
J'ai mal dormi. Je
me lève à 7h00.Un coup d'oeil par la fenêtre me
signale des cirrus à l'Ouest, le ciel est bleu.
Pourvu que ces cirrus ne viennent pas gâcher la
fête.
La
météo est en vigilance verte sur les Pyrénées,
ce sera la journée la moins instable du cycle.
Départ vers Oloron à 8h00. En chemin, je décide
d'aller à Jaca pour profiter au maximum du vol
en soirée. Je récupère DI à Oloron qui
m'attend dans sa remorque. J'arrive à Jaca à
10h45.
Un pilote anglais
sympa m'aide à monter rapidement le
planeur. Mise en piste à 11h30, préparatifs
habituels du planeur et du pilote, un peu de
concentration...
Je
décolle le premier à 12h45, accrochage habituel
sur la colline au nord du terrain en ciel
bleu et je rejoins rapidement la ligne
de cumulus qui va du Visaurin au Mont Perdu. Le
plafond est aux alentours de 2700m.
Quelques
cumulus de confluence démarrent côté français
mais ils sont plus tardifs que la veille. Je
passe sur le bord sud du Canyon d'Ordesa, je
m'approche de la sierra de Sucas et décide de
rejoindre des cumulus plus hauts vers Troumouse
aux alentours de 3200m. Les cumulus au Sud-ouest
sont plus humides et plus bas à 2600m. Il faudra
suivre leur évolution... Je longe la frontière
sous des cumulus de confluence plus "secs".
Je passe au nord
des Posets et je rejoins l'Aneto en face
sud avec prudence toujours aux alentours de
3200m. Je découvre un val d'Aran superbe, plus
sec, avec des cumulus petits et plats sur
sa face sud aux alentours de 3700m . Je continue
encore sur les crêtes qui mènent aux Encantats.
Je passe le col qui mène au lac Saint Maurice,
cap au nord-est vers les hauts plafonds du Mont
Rouch. Le bonheur est au rendez-vous. Une ligne
de cumulus très haute suit le nord de la
frontière Franco-Andorrane vers 3800m, je
survole le Carlit et décide de continuer sous la
confluence qui va de Font Romeu au
massif du Canigou toujours aux alentours de
3200m. Je traverse la vallée de la Cerdagne au
nord de Bourg Madame et je vire sur le
massif au sud-est du Canigou. Il est
certainement possible de continuer plus loin sur
la face sud du massif vers la Méditerranée mais
je ne connais pas les dégagements au
sud...
Retour par le nord
de l'Andorre. Le val d'Aran est moins joli, les
cumulus plus humides qui vont des
Encantats à l'Aneto s'étalent comme
prévu et font de l'ombre sur le val d'Aran.
Ma
décision est prise, je pars au Sud Sud-Ouest
pour rejoindre le soleil et les
cumulus des reliefs qui vont de Sort à
Castejon de Sos.
Au nord
de Pont de Suert, je prends quelques
gouttes. Le plafond est à 2700m. Le massif
de Poset est chargé, un petit rideau de pluie se
situe sur Plan. Je ne veux pas me retrouver
bas sur Plan sans soleil.
Je pars vers la
face Est de Cotiella, mauvais cheminement, le
vent est Sud-Ouest plus fort que
prévu, un peu de fatigue, ça tombe...
Cap vers la
belle sierra Ferrera, -4m/s au vario,
je raccroche à 1800m. Ce sera l'émotion du
jour...
Je mange, je bois
et je quitte la Ferrera vers 2900m, un plané
calme et je raccroche sur les reliefs
ensoleillés au nord du champ de Javière. Le parc
d'Ordesa est à l'ombre, les gros cumulus se sont
étalés, il y pleut.
Je chemine ensuite
en bordure soleil au nord de Sabinanigo. La
Tendenerra est chargée, le Vignemale et le
Balaïtous aussi.
Les cirrus ne sont
pas rentrés. Le Sud est clair et je vais pouvoir
continuer jusqu'au soir.
Isaba est passé
rapidement, direction la confluence qui se
trouve au sud du pic d'Orhy puis retour dans
l'Ouest de Sabinanigo où s'établit une
confluence entre la plaine de Jaca et le
bassin d'Ainsa. Je vire au km 50. Les
thermiques faiblissent, je remonte un peu au sud
de la Colarada. S'en suit un long
plané vers le beau lac de Yesa et retour
paisible vers le terrain de Santa Cilia vers
19h30.
Un couple d'anglais
m'aide gentiment à démonter le planeur. Je
décline leur invitation au restaurant. Un petit
coup de fil à mon épouse et je quitte
l'aérodrome à 21h00 pour la France....
Le retour est long,
je dépose le planeur au terrain d'Oloron à 23h00
où je trouve Christian qui travaille
toujours dans l'atelier sur le SF de Dax.
Je tombe
sur mon lit à minuit pour une courte
nuit...
La
journée a été bien remplie. Je pense au beau vol
d'Avril que je viens de faire en compagnie des
aigles, vautours et autres gipaètes.
650 kms de plaisir
. Un spectacle somptueux.
Un peu de patience,
on y retourne bientôt.
Vive la vie....
Benoit.