Estomacs sensible, zappez ce texte. Vous allez être malade.
Ce matin de septembre, on a bien
repéré l’installation d’un système de sud.
On l’a
même en tête depuis plusieurs jours. Benoît a
remonté le janus darre-darre hier.
De Buros, c’est superbe : le trottoir va du pays basque à
la
méditérannée :
Un peu d’inquiétude quand même. En onde je n’ai
fait que
des sorties douloureuse en septembre. L’air est encore chaud,
plein
d’énergie (on n’est pas loin du cyclone Gordon). Ce ne
sera pas
la tranquille stabilité hivernale.
Hélas, très vite le trottoir disparaît
à
l’ouest, et plus aucune materialisation n’est visible dans le
secteur
du terrain. Benoît décolle avec Jean-Marie à
10h30,
après avoir règlé un problème de
batterie
sur le janus, direction les orgues de Camplong. A 11h00 c’est
mon tour.
Les infos sont peu engageantes dans ce secteur, j’opte
pour une
option plus Ouest, espérant un remorqué moins
chahuté et un largage hors du sillage de la montagne : le
relief
frontière est plus bas à l’Ouest de l’Anie.
Dès 700 mètres, C’est la lessiveuse
derrière
le remorqueur. Violent. Je l’ai même vu de profil sur une
rafale
solidement disymetrique. Tout au long du remorqué
chahuté, pas une zone d’ascendance organisée. Je
finis
par larguer au sud d’Arette dans un truc agité, me
rapproche de
la crète des Issarbes en espérant une mise en
phase de la
pente et de l’onde. Lessiveuse position essorage pour un bilan
neutre
au bout d’une heure. Habillé pour aller au pôle et
donc
pas pour mariner à 1700 mètres,
épuisé par
cette turbulence incessante et sans espoir de monter,
j’abandonne et
rentre me poser avant d’avoir à remplir un sac plastique.
Evidemment, pas d’image de cet echec. Inutile d’aller risquer de
fracasser la verrière avec mon numérique.
Si ça tourne mal et que c’est sans espoir, vaut mieux se
poser.
Déjeuner. Sous les arbres il fait 34°. Banane,
yaourt,
poire, réhydratation après la suée du
matin. Ma
combinaison trempée sèche retournée sur le
capot
de la voiture avec les bottes d’hiver et les chaussettes de
montagne.
Le planeur de nouveau aligné attend la suite, Jacky est
mobilisable dans le quart d’heure.
14 heures. C’est reparti. Demi polaire cette fois-ci. Faut
toujours
tenir compte de ses échecs.
Anorak en haut, short en bas (mais chaussettes, pas
sandalettes.).
Gants et bonnet à portée de main, on n’est pas
fou.
Et c’est la lessiveuse derrière le remorqueur qui
frétille comme un fou dès 700 mètres (bis).
Largué sur l’Ourdinse (cette fois ci, il y a des
materialisations), c’est une demi-heure d’essoreuse, mais le
bilan est
positif. Si on fait un huit, on se fait virer, si on enroule
séré ça monte dans la centrifugeuse, mais
on se
fait virer aussi. A chaque nouvelle pompe on s’approche un peu
plus de
la base du rotor, et on avance vers le suivant. Il y a de
l’espoir.
Hélas, la poire, le yaourt et la banane n’ayant pas vue
sur
l’exterieur, décident d’en finir dans un sac plastique.
Putain !
si près du but, c’est pas possible ! De rage (le
laminaire est
plus proche que le terrain) j’insiste et deux minutes plus tard,
c’est
le grand calme. Soupir.
Si ça tourne mal mais qu’il y a de l’espoir, ça
vaut le
coup d’insister.
Il est trop tard pour aller tourner Ax les Thermes, on se
contentera
d’Argeles, bonnet et gants enfilés, Oxy ouvert et bip bip
sur
« on ». Au delà, c’est un gruyère
même
à 4500 mètres. Un gruyère avec quelques
trous
dedans. Et de la pluie sous le vent, ou plutôt de la
neige
qui crépite sans mouiller la verrière, vu la
température à cette altitude là.
Les St Gaudinois qui ont tourné l’Orhy à 5000
mètres (la montée en onde était plus facile
à l’Est, ce matin) rentrent, qui Belgement et facilement
(« je suis une fois à 100km à l’est de St
Gaudens,
ça saura rentrer sans problème») qui plus
douloureusement (« on a eu un moment difficile sous le
vent du
Pic du midi de Bigorre »), Mathieu, décollé
de St
Girons, astique le ressaut de l’Arize.
Le vent est vraiment fort en altitude. Cap à l’ouest,
lorsque je
réduis la vitesse, le positionnement du curseur sur le
Palm fait
du sur place, quand il ne recule pas.
Petit chapeau lenticulaire
à
4000 mètres, verticale Soulor, dans le ressaut de
Gourette:
On tente un ptit tour vers l’Orhy ? Allez hop. Essorage au
bout
des Issarbes. Sous une pluie qui descend d’on ne sais où,
voire
qui remonte. Au-dessus il y a un trottoir
matérialisé
à… 8000 mètres ? A l’Ouest c’est noir. C’est
à ce moment là que j’ai fait la photo :
Coup de bol elle n’est pas floue. On voit même Tardets, au
soleil. Pourtant ça bougeait. Une seconde plus tard et
sur la
photo on aurait vu la crète des Issarbes entre les
palonniers
(j’exagère à peine). Bizarrement, malgré ce
troisième essorage, les gâteaux gloutonnement venus
remplacer poire, yaourt et banane ne semblent pas demander de
bon de
sortie. Mais comme il ne faut pas tenter le diable, ça
sera
attero au calme, pendant que Dédé et le Midour
ramènent à Nogaro une tentative d’onde
avortée
(c’était pas facile, holaaaaaa).
Benoit
et Jean-Marie se
poseront après 7 heures de vol, avec de très
belles
images.
La vie est belle, mais y a quand même des limites.