Quand Vivien Raconte...
Tunnel à 4000 mètres
Samedi 26 mars 2005
On a décollé tot, réveillé par un
Benoît qui trépignait depuis 7 heures du matin.
Résultat: monté tombé
pour Florian parti trop tard, deux heures en limite de l'ifr pour
ma
pomme, et un peu plus pour Benoît et Pierre,
décollés plus tot, mais
qui ont réussi à passer vers le bleu qui arrivait
derrière le gris,
(alors que je me posais sous la pluie) mais avec rotation du vent et
donc disparition de l'onde.
Derrière ce fut traîne active et orage en fin
d'après midi.
Pas un temps donc à mettre un débutant dehors, de toutes
façons.
Branlée verticale terrain au décollage (dès le
roulage en 25, ça a
commencé par du yoyo et une dérive... vers le sud), avec
un +6 sous le
rotor installé verticale piste (aaah la valse du remorqueur,
merci
Jean), j'ai pas osé larguer à 300 mètres mais faut
pas pousser! (ça
aurait d'ailleurs bien pu se larguer tout seul...) Ensuite
remorqué
jusqu'au sud d'Arette, plus calme. Largué là et
montée avec dérive en
arrière d'Arette, jusque dans l'axe de la piste, avec un plafond
à
2800, puis lutte pour monter en vfr.
On est au dessus de Kakoueta.
Impossible d’aller vers l’ouest, on se
heurte à un mur de nuages.
Alors on tente une petite branche vers l’est. La plaine est
masquée. Contact radio avec le terrain indispensable, le danger
pouvant venir d’une entrée maritime de nord-ouest, ce qui
d’ailleurs n’est pas prévu par la meteo, mais bon.
Au pire c’est la pluie
A droite l’Espagne, à gauche la
France.
Le planeur navigue à 4 000 mètres d’altitude dans le trou
de fœhn. La masse d’air très humide en provenance d’Espagne se
vaporise quelques instant avant de re-condenser sous le vent. Du fait
de jeux aérodynamiques pas si simples que ça, le trou
n’est pas vertical et bien propre, mais en diagonale, ce qui donne cet
effet de tunnel. D’ailleurs la zone ascendante est plus proche du
côté en vaporisation floue, que de celui en condensation
nette. Dans quelques temps l’humidité sera trop forte. Il faudra
sortir les aérofreins pour ne pas se laisser piéger dans
le nuage.
La veille c'était mieux. enfin sauf au retour.
La vie est belle.