Quand Vivien raconte....

Onde hydraulique?

Samedi 1er mai 2004.

Quand ça souffle de sud, avec forte instabilité et pleins de cumulus, il faut chercher ceux qui sont en phase avec les points ondulatoires habituels.

Dilemme du vélivole: se saper pour le froid ou bien pour la tiédeur des basses couches? Je ne vous ai pas raconté, mais l'autre jour oxy à bord et sapé pour aller au pôle, la vie dans la lessiveuse position essorage à 1500 mètres, avec 25° au sol, ça n'était pas génial. Allez. On s'équipe grands froids et on monte l'oxy.

En l'air, on voit les nuages neigeux envelopper le Visaurin, et des cumulus, sous un voile qui va devenir couvercle. Le 1er chaînon est balisé par une confluence à deux étages, qui en fait s'étend du mail Arrouy aux monts de l'Arize, si en en juge par la radio. Ne jamais larguer trop bas. Pourtant c'est ce que je fais, confiant en 2 vautours qui en fait se sont fait virer d'une pompe, mais ça, je ne saurai que quinze secondes plus tard. AAAh la délicate sensation d'avoir fait une connerie sanctionnable par un aterro dans la foulée... Cette fois-ci, j'ai eu du bol et moins d'une minute plus tard, un 5 mètres violent me propulse dans le bons sens, et je comprends pourquoi les vautours étaient aller voir ailleurs.... c'est étroit et fugace, mais suffisant pour aller chercher la confluence du mail Arrouy.

L'évolution est rapide. Si la confluence semble ne pas bouger, le voile d'altitude s'épaissit, et le trou bleu là-bas devant devient de plus en plus étroit. Pour y arriver, il faudra ruser, et chercher le laminaire sous le couvercle.
Et c'est là qu'il faut comprendre comment ça marche. Florian qui a fait une première tentative, s'est fait dériver tout en restant au front du nuage. En fait, pour monter devant le nuage, il faut impérativement être là où se trouvent les ressauts habituels.
Lorsque le devant du nuage est en phase, ça monte bien en laminaire, s'il ne l'est pas on zérote et on recule. En étant patient, on peut attendre la synchronisation et cheminer.... jusqu'au couvercle supérieur. C'est donc par petits sauts qu'on arrivera sur les orgues, le trou bleu étant plus à l'ouest avec une allure bizarre:

trou bleu    explication

Après plusieurs essais c'est au bord sous le vent de ce qui semble être la bordure du nuage espagnol que cela va monter. C'est totalement inattendu et ressemble furieusement à un phénomène d’onde hydraulique décrit par Alain Blanchard. C’est là que le pégase de Florian et l’Asw20 se retrouvent. On est verticale du double lacet de la route d'accès Est à La Pierre St Martin, donc sur le flanc Nord des Orgues de Camplong, très proche du coté négatif du rotor... et ça monte jusqu'à passer au-dessus de la couche Espagnole, tout en restant en bordure du laminaire. Très rapidement les choses se gâtent. La fente en dessous se rétrécit, rétrécissement qui ne semble pas seulement optique (vu à la verticale ça ne passe pas, en diagonale, ça passe, en raison du décalage des niveaux de condensation). Peu joueurs (l'Anie est dans la crasse, le mur de nuages en aval semble infranchissable) les deux planeurs sortiront les soupapes à 4500 mètres pour aller tourner en dessous. Une petite branche vers Tardets, juste pour vérifier que c'est vraiment 100% bouché à l'Ouest)…
      
 sous la couche


 
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