Quand Vivien raconte....
Histoire
d'escalier
Jeudi
20 mars 2003.
J'avais observé le même
phénomène au printemps lors de mes débuts à
St Girons. La pression est élevée, la masse d'air ne
présente pas de solide couche d'inversion... quoique... Le vent
est d'Est. Du vrai Est. Pas celui qu'on rencontre en basse couche
lorsque ça souffle de sud sur les sommets.
On se largue devant le terrain, un
remorqué pas cher, la rotation complète dure moins de 5
minutes. Et ensuite on monte, jusqu'à ce que ça
s'arrête. Et souvent ça n'est pas très haut. Juste
de quoi atteindre le 1er relief, et encore. Il faut s'y prendre
à deux fois en début d'après midi. Surprise, sur
ce premier relief, le plafond est un peu plus élevé.
Alors on se jette sur les suivants... et ainsi de suite. La
journée se termine vers 2500 mètres au cœur de la
chaîne, à la limite sol cramé-neige.
Jeudi c'était un peu ça.
Sauf que le vent d'Est interdisait le cheminement classique en
vallée d'Aspe vers le Roumendares, en plein dans la
dégueulante. Alors il a fallu ruser. Partir vers le Rey, ensuite
traverser la vallée de Ferrière, contourner la face ouest
pourtant ensoleillée mais sous le vent, pour se
récupérer sur une crète alimentée par ce
vent d'Est ET la face chauffée à l'ouest. De là Le
Grand Quet devenait accessible. Le grand Quet, c'est un magnifique
panneau calcaire tilté, à pendage presque vertical,
et taillé par une érosion glaciaire qui lui a
donné une forme de volcan. On s'y tromperait.
De là le cheminement vers le
Soulor et Gourette devenait facile. Du sommet de l'escalier, j'ai voulu
vérifier pourquoi ça ne montait pas directement.
Retour par la vallée d'Aspe,
pour voir. Ce fût une jolie descente. J'ai pu vérifier que
l'Ourdinse pouvait être en négatif jusqu'au ras de la
crête (et pire plus bas), au point de devoir dégager avant
d'en atteindre l'extrémité ouest supposée
ensoleillée, mais sous le vent. Le rebequettage s'est fait en
face nord de l'Escuret, car dans l'intervalle, le vent d'Est avait pris
là une composante nord, loin d'être négligeable
à en juger par les fumées qui s'enfilaient dans la
vallée.
Peu de kilomètres, et en fait un
circuit peinard en local du terrain.
La vie est belle