Pas étonnant que ce matin (13
juin) la crasse ait du mal à se vaporiser. Malgré un
léger vent d'Est indiquant que l¹atmosphère n'est
plus alimentée depuis l'atlantique, la brume ne se lève
à Pau que vers 11 heures , à Oloron vers midi et demi. Et
encore, à l¹ouest c¹est bouché. Mais
bientôt on aperçoit les joufflus sur la montagne. D'abord
à l'Est puis devant nous. 14h35 décollage. Pour une fois
on aurait pu décoller 30 minutes plus tôt, mais pas plus.
Remorqué dans l'huile jusqu'à la crête nord-sud ,
au delà du Montagnon. Largué 1900 m Qnh. En dessous ce
n'était pas la peine, ou alors pour passer deux heures à
se battre en plein cagnard. Car en plus, en bas, il fait une chaleur de
bête. On est en limite ouest de la zone convective. Vers le pic
du midi de Bigorre un congestus ne va pas tarder à
dégénérer en cunimbe. A l'Ouest c'est tout bleu.
Malgré un plafond d'enfer (3200 se transformant en 3600 à
l'Ouest justement, à la limite des cumulus en fin de
journée) j'avance avec prudence. Sur le parcours habituel il y a
du congestus partout ; petit, d'accord, mais on ne sait jamais si
ça ne va pas grossir et interdire le retour, même si
certains cunimbes au nord semblent se déraciner et
disparaître.
Sur 122,65 parle d'éclairs vers Baqueira. J'ai viré le
parking du canyon d'Anisclo. Pas eu le courage de sauter vers Cotiella.
Quand on ne le sent pas, faut pas. Vers l'Ouest, les pompes
s'espaçaient. Une par massif, mais costaude et bien
balisée. Me suis arrêté au Somport, et ai
profité de l¹altitude pour aller virer le pibeste, en
slalomant entre des nuages colonne, transformant le paysage en un champ
de volcans en irruption (photo).
Au retour, la crasse de basse couche était telle
qu¹on ne voyait pas le terrain à 8 kilomètres. Pas
de nuelles, non. La crasse humide et chaude, survolée par
quelques cumulus agonisants, nés dans la masse d¹air
espagnole.
Retour vers les tropiques, quoi. 199km. Pas 200, non. 199. Et au
frais. bon. On ne va pas pleurer. Le lendemain (14 juin)
l¹entrée maritime avait totalement été
effacée par le vent de sud, mais ce n'était que partie
remise. Une autre est arrivée le soir même, et s'est
installée pour le week-end le plus chaud qu'on ait vu depuis
longtemps